CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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CAFE LITTERAIRE DU 21 MAI 2014 - UNIVERSITE HASSIBA BENBOUALI OULED FARES CHLEF

CAFE LITTERAIRE DU 21 MAI 2014

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Ce Mercredi 21 Mai 2014, dans sa séance coutumière, le café littéraire de Chlef (El Asnam), par la voie de son président,  invité par l’AREN à l’université  Hassiba Benbouali, à la faculté des lettres et langue arabe  qui a tenu à commémorer cette importante date qu’est le 19 Mai 1956, journée du soulèvement des étudiants musulmans algériens sous la bannière de l’UGEMA, pour entamer une grève et rejoindre le maquis aux côtés de leurs frères et sœurs moudjahidines. Ils ont déserté les bancs de l’université, des lycées, écoles supérieures et instituts pour prendre les armes contre l’envahisseur qui exterminait leur peuple à petit feu. Le président du café littéraire devait dire :

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« Nous sommes au 58ème anniversaire de la grève des étudiants algériens qui s’est déroulé le 19 Mai 1956 durant laquelle tous les universitaires et les lycéens ont déserté les bancs des lycées, des écoles et des universités pour rejoindre le F.L.N. Ils ont troqué leur avenir pour la libération de la patrie. Certains n’auront jamais l’occasion de revenir parmi nous. Ils sont tombés au champ d’honneur tel Abderrahmane Taleb et plusieurs autres de ses camarades ».

 

Puis lecture est faite aux étudiants du l’appel du 19 mai 1956 : Appel de l'U.G.E.M.A. à la grève des étudiants et lycéens et à rejoindre l'armée de libération nationale

“Étudiants algériens ! Après l’assassinat de notre frère Zeddour Belkacem par la police française, après le meurtre de notre frère aîné le docteur Benzerdjeb, après la tragique fin de notre jeune frère Brahimi du collège de Bougie, brûlé vif dans sa mechta incendiée par l’armée française pendant les vacances de Pâques, après l’exécution sommaire dans un groupe d’otages de notre éminent écrivain Réda Houhou, secrétaire de l’institut Benbadis de Constantine, après les odieuses tortures qu’on a fait subir aux docteurs Haddam de Constantine, Baba Ahmed et Tobbalde Tlemcen, après l’arrestation de nos camarades, Amara, Lounis, Saber et Taouti aujourd’hui arrachés aux geôles de l’administration française, celle de nos camarades Ferroukhi et Mahidi, après la déportation de notre camarade Mihi, après les campagnes d’intimidation contre l’U.G.E.MA., voici que la police nous arrache des mains, un matin à la première heure, notre frère Ferhat Hadjadj, étudiant en propédeutique et maître d’internat au lycée de Ben Aknoun, le torture, le séquestre pendant plus de dix jours (avec la complicité de la justice et de la Haute administration algérienne prévenues de son affaire), jusqu’au jour où nous apprenons, atterrés sous le coup de l’émotion, la nouvelle de son égorgement par la police de Djijelli, aidée de la milice locale.

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L’avertissement donné par notre magnifique grève du 20 janvier 1956 n’aura-t-il servi à rien ? Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! À quoi donc serviraient ces diplômes qu’on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement, pendant que nos mères, nos épouses, nos sœurs sont violées, pendant que nos enfants, nos vieillards tombent sous la mitraillette, les bombes, le napalm. Et nous « les cadavres de demain », on nous offre d’encadrer quoi ?
D’encadrer ? … les ruines et les morceaux de cadavres sans doute, ceux de Constantine, de Tébessa, de Philippeville, de Tlemcen et autres lieux appartenant déjà à l’épopée de notre pays. Notre passivité face à la guerre qu’on mène sous nos yeux nous rend complices des accusations ignobles dont notre vaillante Armée Nationale est l’objet. La fausse quiétude dans laquelle nous sommes installés ne satisfait plus nos consciences.
Notre devoir nous appelle à d’autres tâches plus urgentes, plus coopératives, plus catégoriques, plus glorieuses.

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Notre devoir nous appelle à la souffrance quotidienne aux côtés de ceux qui luttent et meurent libres face à l’ennemi.
Nous observons tous la grève immédiate des cours et examens et pour une durée illimitée. Il faut déserter les bancs de l’université pour le maquis. Il faut rejoindre en masse l’Armée de Libération Nationale et son organisme politique le FLN. Étudiants et intellectuels algériens, pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin héroïque de notre pays, serions-nous des renégats ?”

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Le lycée de Ben Aknoun porte désormais le nom de Mohamed Amara Rachid depuis l’indépendance.  C’était un médersien auquel son père cadi, avait inculqué nos valeurs ancestrales. Le restaurant universitaire « le cercle Taleb Abderrahmane » porte le nom de ce valeureux chahid, guillotiné un  certain 24 Avril 1958 malgré la demande de grâce envoyé au Président de la République française, René Cotty et malgré plusieurs manifestes d’associations d’étudiants du monde entier de même qu’un article sur le journal « l’humanité » qui titrait « Taleb Abderrahmane ne doit pas mourir ». D’éminentes personnalités ont demandé la grâce de Taleb Abderrahmane mais le colonialisme avait peur de laisser cet éminent étudiant en vie et  qui a été l’artificier de la bataille d’Alger. Il fut arrêté dans les monts de Blida par les parachutistes qui l’ont torturé, puis condamné à mort à trois reprises. Il y a un adage qui dit « Tel père, tel fils » cela transcrit bien l’état de Taleb Abderrahmane qui n’est autre que le fils du célèbre Cheikh Mohamed El Bachir El Ibrahimi qui remplaça Abdelhamid Ibn Badis lors du décès de ce dernier, en 1940, à la tête de l’union des ulémas musulmans algériens. Le jour de son exécution, l’injustice française de ce temps voulait lui amener un imam pour lui rappeler la chahada ; Taleb Abderrahmane lui dit : « Prends une arme et rejoins le maquis » d’après un ancien condamné à mort, rescapé de la guillotine. Les lunettes d’Abderrahmane Taleb, retirées par l’exécuteur des sentences, Fernand Meissonnier, se trouvent en France, à Fontaine-de-Vaucluse.

D’après cette déclaration et ces faits, l’on constate que nos aînés martyrs ont été le porte-flambeau de la nation algérienne et leur sacrifice n’a d’égal que leur abnégation à vouloir libérer la patrie du joug du colonialisme plus que séculaire. N’oublions jamais, au grand jamais, que derrière chaque place d’étudiant, il y a un chahid.

GLOIRE A NOS MARTYRS ! QUE DIEU LES ACCUEILLE EN SON VASTE PARADIS !

 

                                                               Mohamed Boudia



30/05/2014
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