CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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CAFE LITTERAIRE DU 6 MAI 2014

CAFE LITTERAIRE DU 6 MAI 2014

Le café littéraire de Chlef ne désemplit pas tout au long de l’année. Tous les mardis nous assistons à une ou deux conférence par des docteurs, des médecins, des professeurs d’université et des personnalités de tous bords. Pour ce café du 6 mai 2014, la première partie fut réservée à M. Medjdoub Ali, chirurgien-dentiste, poète et écrivain, correspondant de « le soir d’Algérie ». Il entama sa conférence par la lecture détaillée de l’appel du 19 Mai 1956 fait aux étudiants algériens par le Front de Libération Nationale pour rejoindre les rangs de l’Armée de Libération Nationale et délaisser les bancs de l’université pour le combat du colonisateur en vue de délivrer la patrie du joug du colonialisme. Une lecture approfondie qui suscité plusieurs interventions de la part de l’assistance. Le conférencier devait en outre ajouter que même les lycéens avaient suivi le mot d’ordre du FLN et ont rejoint en masse les rangs de l’ALN. Nombre d’entre eux périrent les armes à la main, au champ d’honneur. Ils ont sacrifié leur vie et leur jeunesse pour que vive la nation algérienne libre et indépendante.

19 mai 1956 : Appel de l'U.G.E.M.A. à la grève des étudiants et lycéens et à rejoindre l'armée de libération nationale :

“Étudiants algériens ! Après l’assassinat de notre frère Zeddour Belkacem par la police française, après le meurtre de notre frère aîné le docteur Benzerdjeb, après la tragique fin de notre jeune frère Brahimi du collège de Bougie, brûlé vif dans sa mechta incendiée par l’armée française pendant les vacances de Pâques, après l’exécution sommaire dans un groupe d’otages de notre éminent écrivain Réda Houhou, secrétaire de l’institut Benbadis de Constantine, après les odieuses tortures qu’on a fait subir aux docteurs Haddam de Constantine, Baba Ahmed et Tobbal de Tlemcen, après l’arrestation de nos camarades, Amara, Lounis, Saber et Taouti aujourd’hui arrachés aux geôles de l’administration française, celle de nos camarades Ferrouki et Mahidi, après la déportation de notre camarade Mihi, après les campagnes d’intimidation contre l’U.G.E.MA., voici que la police nous arrache des mains, un matin à la première heure, notre frère Ferhat Hadjadj, étudiant en propédeutique et maître d’internat au lycée de Ben Aknoun, le torture, le séquestre pendant plus de dix jours (avec la complicité de la justice et de la Haute administration algérienne prévenues de son affaire), jusqu’au jour où nous apprenons, atterrés sous le coup de l’émotion, la nouvelle de son égorgement par la police de Djijelli, aidée de la milice locale.
L’avertissement donné par notre magnifique grève du 20 janvier 1956 n’aura-t-il servi à rien ? Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres ! À quoi donc serviraient ces diplômes qu’on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement, pendant que nos mères, nos épouses, nos sœurs sont violées, pendant que nos enfants, nos vieillards tombent sous la mitraillette, les bombes, le napalm. Et nous « les cadavres de demain », on nous offre d’encadrer quoi ?
D’encadrer ? … les ruines et les morceaux de cadavres sans doute, ceux de Constantine, de Tébessa, de Philippeville, de Tlemcen et autres lieux appartenant déjà à l’épopée de notre pays. Notre passivité face à la guerre qu’on mène sous nos yeux nous rend complices des accusations ignobles dont notre vaillante Armée nationale est l’objet. La fausse quiétude dans laquelle nous sommes installés ne satisfait plus nos consciences.
Notre devoir nous appelle à d’autres tâches plus urgentes, plus coopératives, plus catégoriques, plus glorieuses.
Notre devoir nous appelle à la souffrance quotidienne aux côtés de ceux qui luttent et meurent libres face à l’ennemi.
Nous observons tous la grève immédiate des cours et examens et pour une durée illimitée. Il faut déserter les bancs de l’université pour le maquis. Il faut rejoindre en masse l’Armée de Libération Nationale et son organisme politique le FLN. Étudiants et intellectuels algériens, pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin héroïque de notre pays, serions-nous des renégats ?”

 

La deuxième partie de cette après-midi culturelle fut réservée à la conférence du Dr Aït Saâda Maâmar, dont le titre est « Le stress professionnel » ou « Burn out ». Le conférencier commença par énumérer les différents stress qu’on peut contracter au courant de la vie de l’individu. Il dira en outre qu’il y a le stress familial qui peut engendrer des divorces et la déperdition d’enfants innocents, le stress professionnel qui est dû généralement à la pression des responsables en haut lieu et qui se transmettent de palier à palier pour arriver en dernier ressort sur le simple employé ou ouvrier. M. Aït Saada devait dire que le stress touche généralement toutes les catégories de la population. Le stress peut amener au suicide, à la folie de par la marginalisation de l’individu par lui-même. Pour agrémenter la soirée, plusieurs poètes firent leur montée sur la tribune pour déclamer de la poésie « melhoun » et « classique » tels M. Saâdoune Bouabdellah, M. Mokhtari Mansour, M. Allali Miloud.

Les débats qui suivirent les deux conférences ont été très fructueux de par la participation de l’assistance composée d’écrivains, de poètes et d’amoureux des belles lettres. Beaucoup de poétesses se sont illustrées au niveau du café littéraire et ont leur place au milieu de cette agora culturelle qu’est le café littéraire de Chlef (El Asnam)

 

                                                                                                Mohamed Boudia

 

 

 



20/05/2014
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