CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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CIVISME ET SOCIETE ( La harga par la Télé......

    Bonsoir!
Veuillez trouver ci-dessous la copie d'un article  que j' ai déjà  envoyé au quotidien national Le Soir d'Algérie et qui l'a publié  dans son édition du dimanche 09 janvier 2011 écoulé sous le titre "La harga par la télé". Son sujet traite, évidemment, de l'actualité récente dans notre pays et qui pourrait ,éventuellement, enrichir votre site . En esperant que vous allez bien, recevez  mes meilleures salutations et bonne continuation. Cordialement  : Mohamed
Ghriss    
 
...................................CONTRIBUTION............................ 
 
 
                                     La « harga » par la télé…
Par Mohamed Ghriss (Article paru dans Le Soir d'Algérie du 09 janvier 2011)

  Pourquoi la télévision nationale est-elle toujours absente ou en retard sur les évènements cruciaux du pays?
 Ces trois dernières journées alors que l'on s'attendait à ce que les échos relatifs aux violentes emeutes à travers le territoire national soient rapportés et cernés de près par la télévision nationale,- suite aux récentes promesses officielles de réforme de l'institution,-  ce fut  comme d'habitude aux tv satellitaires et toile du web qu'échut ce
role d'information tout azimuts.Avec naturellement le libre cours donné aux interprétations de tous bords, mais comment n'en serait-il pas ainsi et de tous temps tant que notre unique média public lourd persiste continuellement à fermer les portes aux débats contradictoires et clarificateurs. Exactement comme du temps de la pensée unilatérale, totalitaire qui en bloquant toutes voies d'issues
possibles  de dialogues publics, ne permet aucunément de canaliser les forces d'expressions baillonnées du menu peuple des cités urbaines constamment en proie à des problèmes exacerbés de toutes sortes.

Pourquoi persister dans cet aveuglement consistant à priver de liberté d'expression les parties prenantes déshéritées  de la société civile et laisser leur colère déferler en saccageant tout et dont les légitimes contestations ne sont pas sans etre l'objet d'exploitation par des "tierces" occultes ?...Et ce ,en l'absence,évidemment, d'une stratégie nationale de communication saine conviant les representants de la société civile, les partis et
autres animateurs de la société civile , afin qu'ils puissent débattre librement et concrètement  des problématiques majeures qui rongent notre  société. En débloquant ainsi les voies du dialogue , c'est assurément contribuer à prévenir  les graves dérives sociales ( c'est comme pour le blocage des eaux d'évacuations qui , privées de leurs voies d'issues naturelles, déferlent massivement dans la rue, que l'on se
rappelle l'épisode tragique de Bab El Oued). Aussi afin d'éviter que le menu peuple soit toujours lui qui paie la facture des politiques sociale défaillantes, il est grand temps -on ne le répètera jamais assez- d'ouvrir résolument les voies du dialogue et de la concertation démocratiques.
  Cette situation de blocage informationnel et du beni -ouiouisme des autres - désapprouvée,en fait, par
beaucoup de travailleurs de l'ENTV, apprend-t-on- n'a que trop causé de préjudices à la réputation du pays jusqu'ici: les médias étrangers n'en profitent-ils pas pour fustiger férocement "l'un des rares  pays au monde qui ne dispose que d'une seule chaine de télévision à l'écoute exclusive des directives de ses apparatchicks"? N'est-ce pas pareille désolante situation de mise en hors jeu du libre droit
d'expression des représentants de la société civile que met à profit, par exemple, l'ex numéro 1 du parti extémiste dissous pour resurgir à la surface en appelant les jeunes emeutiers Algériens, depuis une chaine satellitaire, au calme et à la sagesse...lui qui durant la sombre decennie rouge n'a pas osé appeler à la cessation de la violence
islamiste  ?..

Naturellement , on n'en a pas fini de souper des paradoxes tant que les décideurs des hautes sphères du pays persistent dans leur système d'autarcie et d'atermoiements ne contrecarrant que  davantage cet espoir  d'un  processus de démocratisation pluraliste nationale tendant à l'émergence d'un Etat de droit. Un Etat démocratique  au
Pouvoir Civil et une Justice Indépendante Souveraine dont l'avènement des institutions escomptées ne pourrait absolument pas se concevoir sans l'entreprise d'une politique claire d'information et de communication transparente , entamée tot  dès les assises de base. Et
ce en vue d'accompagner toutes les entreprises rentrant dans le cadre d'une dynamique de développement national global concerté.

A défaut, le manque de concertations démocratiques et le blocagecontinu des voies de libres expressions, via le canal de la télévision nationale surtout, ne ferait qu'amplifier le mécontentement populaire dont la grogne, en l'absence d'issues de dialogue,donc, ne peut que violement se manifester, tot ou tard,avec toutes les conséquences
négatives que cela puisse supposer. Et c'est ce qui est arrivé dernièrement dans notre pays, les chaines étrangères  se saisissant de l'évènement pour le présenter sous différentes facettes, colportant le vrai ,le faux, le préfabriqué ,etc. Et comme il fallait s'y attendre en l'absence d'images tot diffusées par l'Unique, ce sont ces chaines satellitaires -là  qui tiennent lieu            de"chaines nationales" pourrait-on dire, pour paraphraser un
spécialiste en la matière . Ce qui n'est pas sans discréditer
gravement l'ENTV et pas seulement elle.


Par ailleurs, ce mouvement de protestation spontanée d'une frange de la population algérienne, aurait été exploité, selon certains échos de presse ( Ech-Chorouq du 08 janvier) , et ce au moment où des opérations hardies d'assainissements anti-corruption sont entreprises à grande échelle. Y aurait-il un lien avec ceci et cela? Quoi qu'il en soit, lorsque la transparence fait défaut tout concourt à faire tout masquer. Et si les responsables concernés avancent comme excuses dans la presse nationale  qu'il n'est pas facile de  voir dans l'obscurité, sachant que dans la nuit tous les chats sont gris, alors pourquoi continuer à permettre à ces faits
déplorables de se manifester en se privant continuellement des moyens de clarté susceptibles d'en estomper  les contours obscurs? En commençant par ouvrir franchement au dialogue et à la transparence, par exemple, le canal lourd de l'ENTV qui est devenu vraiment trop lourd avec le temps,et pire encore, en flirtant avec l'information
trompeuse qui ne pourrait toujours tromper les téléspectateurs Algériens . Ces derniers en sont venus , aujourd'hui, à zapper massivement sur les chaines satelittaires comme d'autres prennent la voie de la "harga", ne pouvant tenir davantage ( ou imiter la majorité qui  resiste) dans un social devenu "suffocant"( exception faite,bien sur,  pour les privilégiés du système , les champions  du commerce informel , les traficants de toutes sortes,  leurs acolytes -adeptes de la "chkara",etc,etc.).
 
  Bref, il est inutile de dire qu'aux grands maux il faut les grands remèdes, et tot cela serait entrepris mieux cela vaudrait. Et si cet avis relève comme tant d'autres avis citoyens d'un voeu pieux et que l'enfermement télévisuel morose persistera toujours, de grace qu'on ne nous assène pas continuellement que les responsabilités des dérives
sociales intervenant de temps à autre, sont toujours   imputables aux seuls émeutiers dont on n'a pas su comment prévenir la colère et les saccagements condamnables des  biens publics comme  sont condamnables les pratiques politiciennes et faux calculs de ceux qui en ont été ,
directement ou indirectement, à l'origine .
 
  Mohamed Ghriss

   ( citoyen démocrate indépendant)
* Article paru dans Le SOIR D'ALGERIE du Dimanche 09 janvier 2011




23/01/2011
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