RAMDHANIATES AU CAFE LITTERAIRE CHLEF
Le café littéraire de la bibliothèque principale de Wilaya à Chlef n’a pas chômé ni fermé ses portes pour ce ramadhan 2013. Bien au contraire un riche programme a été élaboré par Mohamed Boudia, président de ce dernier durant tout le mois de ramadhan et ce, en soirée, après les prières surérogatoires (Et-Tarawih). Ces veillées culturelles duraient par moments jusqu’à une très avancée de la nuit tellement les débats étaient fructueux et houleux.
Dans le cadre des activités culturelles du café littéraire de Chlef et en conformité avec le mois sacré du Ramadhan, un programme riche en conférences a été établi pour faire revivre les soirées ramadhanesques par des communications d’ordre général et ce, après les prières surérogatoires (Et-Tarawih) données par des professeurs et docteurs de la ville de Chlef.
En effet, pour ce quatrième jour de jeûne, une conférence sur le « Ramadhan et sur ses bienfaits » fut donnée par Mohamed Boudia, président du café littéraire. En premier lieu, une question s’imposait dans le cursus de la communication : « Pourquoi les musulmans jeûnent-ils pendant tout un mois, s’abstenant de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels durant toute la journée et cela, pendant un mois complet ?». C’est une question que se posent les non-musulmans chaque année que Dieu fait. Actuellement dans toutes les études concernant la bataille contre l’obésité, on se rend compte que le carême comme il est observé par les musulmans, est un remède naturel contre ce fléau qui a tendance à couvrir plus d’un tiers de la population mondiale. En faisant carême, le musulman donne plus ou moins du repos à son estomac et permet à la flore intestinale de se régénérer pour mieux absorber les aliments ingurgités. En citant plusieurs versets du Coran tels que : « Ô ! Vous qui croyaient, vous a été prescrit le carême comme il a été prescrit à ceux qui vont ont précédé…… » Ou comme : « Le mois de carême durant lequel est descendu le Coran…….. ». Ces quelques versets nous montrent à quel point Dieu nous ordonne de faire abstinence pour reposer notre organe digestif, comme le précise notre Prophète Mohammad (Alaïhi Essalate wa Essalam) dans ce hadith « Soumou tassihou » dont la traduction est : « Jeûnez et vous serez en bonne santé ». D’un autre côté, c’est pour ressentir les affres de la faim que peuvent ressentir les démunis et les pauvres que Dieu a institué ce mois de carême pour les croyants.
La deuxième conférence fut donnée par Mr Ahmed Chérifi, président de l’Association « Castellum »dont le thème est : « La figue et l’olive ». Le conférencier commença par présenter sa communication par une sourate du Coran pour implanter dans les esprits les ordres divins par lesquels Dieu prête serment d’où l’importance de ces deux fruits dans la vie de l’être humain : « Ettini wa zaîtouni wa touri sinina wa hadha el balad el amine…….. », « Par la figue et l’olive et l’immensité des ans dans cette noble terre, nous avons créé l’être humain dans une forme parfaite, puis nous l’avons enfoui dans les profondeurs (enfer) sauf ceux qui croient en Dieu et font du bien, trouveront leur récompense chez leur Créateur »
Le conférencier s’évertua à montrer scientifiquement l’importance calorique et médicale de ces deux fruits associés. Il fit allusion à des recherches faites au Japon et par des érudits en matière de religion qu’une figue associée à sept olives pouvaient donner une bonne santé à l’individu et le prémunir contre certains cancers et baisser son mauvais cholestérol.
Après moult explications dans ce domaine, Mr Chérifi passa à un autre élément d’importance dans le Coran et qui est « Le miel ». Toujours en se basant sur les versets du Coran en précisant que le miel est une substance bénie par Dieu et peut servir à guérir des maladies et à guérir les brûlures, etc.…
Les débats furent très fructueux par les membres attitrés du café littéraire qui ne ratent jamais l’occasion de participer aux débats. La séance fut levée à une heure du matin.
La deuxième journée, c’est-à-dire, le 16 Juillet 2013, ce fut au tour de Mr Medjdoub, écrivain et poète de nous gratifier d’une conférence sur « Les enfumades de la Dahra », un pan de notre histoire encore méconnu du public qui a vu les interventions des adeptes du café littéraire très houleuses surtout lorsqu’il s’agit de l’histoire de notre pays. La deuxième conférence programmée ce jour-là échut à Mr Abbaci M’hamed, écrivain économiste et dont le titre est « 50 ans d’économie en Algérie ». Mr Saâdoune Bouabdellah, poète, a été l’animateur clé de cette soirée. On fit appel par la suite et plusieurs poètes qui déclameront leur poésie propre et parmi eux Allali Miloud, poète du melhoun et la petite Aboura Kheira qui gratifia l’assistance d’un poème de sa conception concernant l’amour de la mère à son enfant.
Le vingt juillet 2013, était prévu Mr Dahmani Mohamed, enseignant universitaire, empêché et remplacé par Mohamed Boudia dans une conférence dont le thème fut « Quelles pourraient être les solutions à apporter aux problèmes de la jeunesse ». Comme c’était un thème d’actualité, la participation au début fut très conséquente et plusieurs solutions furent proposées par l’assistance venue en grand nombre cette nuit-là. Ce fut au tour du Dr Aït Saada Maâmar, psychologue, de prendre le relai avec une conférence sur l’actualité amère que vit notre jeunesse et dont le thème est « Comment prendre en main les enfants et les femmes en difficulté ». N’oublions pas que le Dr Aït Saada est président d’une Association de Défense des Enfants et des Femmes en Difficulté dont le siège se trouve à côté de l’annexe de l’APC de Chlef à Hay Essalam (ex-Bocca Sahnoun).
En plus du programme du café littéraire de ce mois sacré de Ramadhan, la bibliothèque de wilaya « Mohamed Mahdi » a invité Mr Melouka Miloud et un autre collègue, enseignant pour donner une conférence sur les bienfaits du Ramadhan tant sur le plan moral que physique. La première conférence fut donnée par Mr Melouka sur les méfaits du colonialisme en Algérie et en particulier sur les enfumades de la Dahra perpétrées par Pélissier, un colonel de l’Armée d’Afrique un certain juin 1845.
Le conférencier alla loin dans les détails mais demanda à Mr Mohamed Boudia, écrivain et président du café littéraire de bien vouloir compléter dans le strict détail, les agissements de la soldatesque française. Mr Boudia devait souligner l’animosité du colonialisme dans l’exécution de son expansionnisme par le biais de la politique de la terre brûlée. Il ne manquera pas de rappeler que ce ne fut pas les seules enfumades car il y en a eu d’autres ainsi que des emmurades dans tout le Dahra. Le deuxième conférencier devait s’attacher à dénombrer les bienfaits du carême sur tous les plans. Les débats furent très fructueux et les conférenciers se sont astreints à répondre à toutes les questions et surtout Mr Boudia qui a su animer la soirée par ses interventions dans ce domaine car il est chercheur en histoire de la région de Chlef. L’intervention de Mr Ayad Mohamed, ancien fidaï, ancien condamné à mort et officier de l’ALN est venue compléter le travail de recherche.
Une exposition de tableaux par des artistes –peintres tels Mr Tounsi Mustapha, Mr Rahmoune Hamid, Mr Bendenia Abdelkader et bien d’autres, a embelli la galerie de la bibliothèque de Wilaya ainsi qu’une exposition d’objets (bibelots – sculpture sur bois) présentée par Mr Mekerba Ali et une autre exposée par Mr Ali Belkacemi et qui est peut-être unique en son genre, un travail de précision et de longue haleine fait avec du fil de fer galvanisé, sans coupures, représentant les arbres mythiques japonais « Le bonzaï »
Plusieurs poètes du classique et du melhoun se sont relayés à la tribune pour gratifier l’assistance d’un chapelet de poèmes qui ont émerveillé l’assistance. L’animateur de cette soirée culturelle fut Mr Saâdoune Bouabdellah qui ajouta un plus à cette veillée culturelle par ses interventions poétiques de grande classe.
Pour cette veillée du 23 Juillet 2013, ce fut Mr Mohamed Boudia qui prit la parole à la place de Mr Ait Djida Mokrane, empêché, en présentant son nouveau recueil de nouvelles « Et l’Ouarsenis s’embrasa », racontant l’histoire de chouhadas de la région d’El Asnam, ce qui a suscité des débats assez conséquents dans le sillage de cette présentation du livre qui a été édité par les éditions 3 pommes et subventionné par le Ministère de la Culture et du Ministère des Moudjahidines à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance du pays.
La même soirée a vu Mr Henni Mohamed, inspecteur des affaires religieuses à la Direction de Wilaya de Chlef, présenter une communication sur le thème « Ghazouet Badr ». Il devait en outre donner force de détails quant à la bataille se Ghazouet Badr qu’a menée Le Prophète Mohamed (qpssl) contre les habitants de la Mecque. Le poète Djaâfar Khaled, quant à lui devait nous gratifier de plusieurs poèmes de sa conception dans le classique et dans le melhoun.
Pour cette veillée du 27 juillet, Mr Kassoul Mohamed, chef du département de Français à l’Université Hassiba Benbouali de Chlef, a présenté une communication dont le thème est « 2696 jours d’histoire, une histoire en négation ». Il devait en outre, dire : « emprunter le chemin sinueux de l’histoire pour expliquer le phénomène qui tend à « négativiser » la terreur, la douleur de tout un peuple par une jeunesse qui sombre dans l’oubli, interpelle la conscience nationale. Le premier Novembre 54, ce premier jour d’une révolution qui, après de durs supplices, allait mettre fin à l’emprise coloniale aussi enracinée et féroce qu’elle fut.
Pourquoi ce mépris envers l’histoire ?
Sont-ils (les jeunes) en train de suivre les traces du Bachagha Boualem qui, dans son ouvrage « Mon pays la France » !!!!!!
La jeunesse algérienne est appâtée d’aller vivre en terre d’asile. A-t-elle perdu ses repères ? Les ancêtres n’ont plus cette tendance à imposer un contrôle, une domination ????
Quant à Mr Aït Djida, Docteur en langue et littérature française, enseignant universitaire à Hassiba Benbouali Chlef, il devait présenter une conférence dont le thème fut « Les intellectuels français et la guerre d’Algérie : Silence, engagement et hésitations ». Il devait en outre, commencer sa communication en ces termes : « Un grand nom de la lutte anticoloniale vient de nous quitter. Il s’agit d’Henri Alleg, un militant de la première heure qui n’a pas attendu longtemps pour prendre position en épousant la cause du peuple algérien qui n’espérait qu’à recouvrer sa dignité et son droit à l’existence. La publication de son livre « La question » avait marqué un tournant important dans le traitement qu’une partie de l’opinion française de l’époque réservait aux évènements qui prenaient alors de l’ampleur et qui ne pouvaient, par conséquent, laisser les français de la Métropole, indifférents. C’est pour rendre hommage à ce grand militant, ancien directeur de journal « Alger Républicain » que je me propose de m’interroger sur la position des intellectuels française par rapport à la guerre d’Algérie tout en m’efforçant de me placer dans le contexte de l’époque et, en m’abstenant de porter un quelconque jugement. »
Il devait ensuite insister sur la définition du mot « intellectuel » ainsi que sur la définition du mot « Colonialisme » sans pour autant oublier de parler de « La guerre d’Algérie et le manifeste des 121 » dont il a lu le texte original au grand bonheur de toute l’assistance.
Deux sujets qui n’ont pas laissé l’assistance indifférente et les débats furent très ouverts sur la question et les intellectuels présents ont pu toucher du doigt la situation des intellectuels d’alors pour comprendre la position des uns et des autres sans pour cela porter un jugement sur leur manière d’aimer ou non l’Algérie.
Allali Miloud, comme à son habitude n’a pas tari en matière de déclamation de ses poèmes lyriques et d’actualité.
Le 30 Juillet 2013 était prévue Mme Aït Saâda Eldjoumhouria, doyenne de la faculté des langues à l’Université Hassiba Benbouali de Chlef, empêchée, auprès de sa fille malade à l’étranger, fut remplacé par Mr Mohamed Boudia, cadre de l’éducation en retraite, écrivain de présenter une communication dont le thème fut « Les derniers jours du Prophète Mohammed (qppssl) ». Mr Boudia retraça les différentes phases des treize derniers jours de la vie du Prophète Mohammed (qppssl) en s’appuyant sur les hadiths des compagnons du prophète et de son épouse Aicha (mère des croyants).
Ce fut ensuite autour de Mr Ali Medjdoub, chirurgien-dentiste, écrivain et poète et correspondant culturel de « Le soir d’Algérie », de gratifier l’assistance en faisant une lecture linéaire de son roman « Le tisonnier de l’Algarade » qui décrit l’histoire de quelques fidas qui se sont déroulés dans la périphérie d’El Asnam, en l’occurrence, Hay As-salam, ex-Bocca Sahnoun.
L’animation de la soirée a toujours été faite par Mr Saâdoune Bouabdellah, poète, qui gratifie à chaque veillée, l’assistance de se poèmes épiques concernant le Prophète Mohammed (qppssl)
Pour la journée du 3 Août 2013 qui clôture plus ou moins les veillées ramadhanesques au niveau du café littéraire de la bibliothèque « Mohamed Mahdi » de Chlef, c’est Mr Henni Mohamed, inspecteur des affaires religieuses qui présenta une communication sur le thème « Leïlat El Qadr » et ses bienfaits octroyés par le Puissant Créateur Allah, en cette nuit du destin.
Suivit ensuite Mr Kiouar Mohamed Baroudi, ancien détenu, de donner une conférence sur le thème du syndicalisme en Algérie sans oublier de faire allusion au chahid Mohamed Bounaäma, en tant que défenseur des travailleurs des mines de Bou Caïd, dès les années 1950. Monsieur Ayad Mohamed devait monter sur la scène pour parler des fidaïs, des camps de concentration et de la vie carcérale dans les prisons du colonialisme durant la révolution algérienne.
Melle Kaoulal Kenza, animatrice devait à chaque fois réguler les interventions des participants à cette veillée lors de la séance des débats. Mr Allali Miloud et Mr Saâdoune Bouabdellah, ont gratifié l’assistance de plusieurs de leurs poèmes tant dans le classique que dans le melhoun.
M. Boudia