CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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A LA MEMOIRE DES POETES ET CHANTEURS ENGAGES

 

Englobera tous les articles sur les poètes et les chanteurs qui nous ont quittés à pats feutrés.


Le Mot de Victor Hugo sur St Arnaud

SAINT-ARNAUD

 

Cet homme avait donné un coup de main

Au recul de la France et de l'esprit humain;

Ce général avait les états de service

D'un chacal, et le crime aimait en lui le vice.

Buffon l'eut admis, certes, au rang des carnassiers.

Il avait fait charger le septième lanciers,

Secouant les guidons aux trois couleurs françaises,

Sur des bonnes d'enfants, derriere un tas de chaises;

Il était le vainqueur des passants de Paris, Il avait mitraillé les cigares surpris

Et broyé Tortoni fumant, à coups de foudre;

Fier le tonnerre au poing, il avait nmis en poudre

Un marchand de coco près des variétés;

Avec quinze escadrons, bien armés, bien montés,

et trente bataillons, et vingt pièces de douze,

il avait pris d'assaut le perron Sallonddouze;

Il avait réussi même en fort peu de temps,

A tuer sur sa porte un enfant de sept ans;

Et sa gloire planait dans l'ouragan qui tonne

De l'égout poissonière au ruisseau tiquetonne.

Tout cela l'avait fait maréchal

 

poème de Victor Hugo

 


22/04/2010
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Jean Ferrat

C'est beau, la vie !
Il repose depuis mardi dans un petit cimetière en Ardèche et il aura chanté C'est beau la vie. Jean Ferrat parti, toutes les télés lui auront rendu l'hommage mérité. Des JT de 20 heures aux émissions spéciales, tout n'était que dithyrames en chrysanthèmes cathodiques pour celui qui fut interdit d'antenne (l'ex-ORTF) lors de son formidable Potemkine. En dépoussiérant certaines interviews en couleur ou en noir et blanc (notamment celle accordée à l'ex-dinosaure de la télé, Jacques Chancel), le cathodique aura brillé de mille feux poétiques ! L'un des premiers auteurs-compositeurs de l'époque dite «yéyé», Ferrat aura terrassé grâce à Nuit et brouillard (1963) tous ses concurrents. Sobre et émouvant, il y parle de la déportation dans les camps nazis (clin d'œil aux membres de sa famille), tout en remettant au premier plan la chanson engagée avec poésie. Quatre cents enfants noirs, Berceuse ou Les Guerilleros coïncideront avec son voyage à Cuba d'où il ramenera des... moustaches. Sincère, sensible aux malheurs du monde, il sera resté «compagnon de route» du parti communiste sans y avoir été «encarté». Et c'est tout à fait normalement qu'il dénoncera le modernisme parisien, ses HLM, ses poulets aux hormones. La Montagne reste sa marque de fabrique et personne ne s'étonnera de le voir s'éclipser de la vie mondaine pour une ferme dans les Sévènes ou un paisible bourg en Ardèche. Il consacre des chansons à ceux qu'il admire (Brassens, Boris Vian), cite Garcia Lorca, Maïakovski et s'inspire de l'œuvre de Louis Aragon dont il a mis bien des poèmes en chansons tels Que serais-je sans toi ? ou J'attends. Son solide optimiste lui aura fait écrire C'est beau la vie et c'est avec amour et tendresse qu'il aura avalé son bulletin de naissance (à 78 ans !) sans faire de bruit. On salue bien sûr l'artiste et on lui reconnaît une indélébile empreinte, celle de la poésie qui tend à disparaître dans ce monde de fous, obsédés, obnubilés par le showbiz et... la télé-réalité.

20/03/2010
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