CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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POEMES DE BERNADETTE ET D'ABDELKADER

Quand dorment les sirènes


Ils sont partis de nuit quand dorment les sirènes
Quelques jeunes migrants sur un rafiot pourri
Perdus dans le néant quand la mer se déchaine
Ils ont pour seule amie la lune qui leur sourit

De jeunes âmes d’enfants partant à l’aventure
Eblouis par le rêve d’un avenir meilleur
Un paradis lointain, belle caricature !
Car tout sera facile, là-bas, dans cet ailleurs

La barque cahote, secouée par les vagues
Dans le ciel les étoiles s’éteignent une à une
Ils n’ont d’autre repère pour diriger leur fugue
Qu’un papier chiffonné, dessiné sur la dune

La peur qui les étreint ronge leur hardiesse
Leur rappelant combien déjà d’autres sont morts
Téméraires, ils refoulent ces pensées de détresse
Se tiennent par la main, unis, ils seront forts

Sur le port, des parents attendent en priant
Les dépouilles de leurs fils qu’ils croyaient arrivés
Sur l’autre continent où tout était plaisant
Ils n’auront à pleurer que des chairs mutilées

Puis les jours ont passé et là-bas sur la plage
Quelques ombres furtives entassent des bidons
Ils embarquent en silence, direction le grand large
Les Harragas s'en vont, ne savent s'ils reviendront
.

Bernadette Herman (Belgique)

 

Là-bas, au loin, sur mer sans fin

 

Une barque vague, au loin, se dissout dans la brume,

Là-bas,  sur mer sans fin, selon l’humeur des vents.

Puis c’est le soir qui vient. Il gronde. L’onde écume.

Elle pleure ses morts, des fleurs de vingt printemps

 

Qui flottent  sur les flots, emportées vers la grève.

Nombreux, ils sont partis nourris d’un  grand dessein

D’accoster Harragas sur la terre d’un rêve

Et d’y tenter leurs pas au gré leur destin.

 

Et la barque, toujours, se dissout dans des  brumes.

Hommes prions les cieux  qu’il  n’arrive malheurs

À ce flux fou migrant  glissant sur mille abîmes !

Gagnera-t-il mon dieu  le Nord  ferme sans heurts !

 

Harragas vous diront leur maxime peu sage :

" Nous léguons aux poissons nos chairs faute d'exil 

Nous sommes Harragas, nous bravons le naufrage ".

Pourquoi nous quittent-ils au prix de leur péril ?

 

Abdel  (Boucharba Abdelkader – Chettia – Chlef)

 



07/12/2009
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