CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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YENNAYER , LE JOUR DE L'AN AMAZIGH par Mohamed Boudia , Ecrivain

ENNAYER

            (Le nouvel an amazigh)

Il faut reconnaître que le calendrier berbère date de plus de 2960 ans, c'est-à-dire depuis plus de neuf cent soixante ans avant Jésus-Christ. Le calendrier Julien, relatif à Jules César, n'est venu que se greffer sur le calendrier berbère (amazigh) qui existait depuis bien longtemps avant lui, c'est-à-dire ayant pris son essence bien avant les romains, c'est-à-dire depuis la civilisation syriaque et la civilisation babylonienne.

Sous le double signe de la lumière et des bienfaits des lendemains meilleurs se fête le jour du nouvel an berbère dans toute la contrée de l'Afrique du Nord (ancien Maurétanie – ancienne Numidie)

          Certains historiens prétendent que le calendrier berbère (amazigh) est une copie du calendrier Julien, ce qui est faux et archi faux. Le calendrier amazigh date de plus de cinq siècles avant l'avènement du calendrier Julien et qui a été instauré par Jules César. D'ailleurs, il n'avait pu le mettre en circulation même avec l'aide de Sosigènes, un mathématicien grec de renom qu'il avait rencontré à Alexandrie, car Jules César mourut avant d'avoir pu instaurer son nouveau calendrier. Certains prétendent que le mot « Ennayer » vient de Januarius  qui vient lui-même de Dieu  Janus (Dieu des portes et des seuils dans la mythologie romaine. Le nom d'Ennayer a la même consonance que Januarius, mais c'est une similitude car toutes les langues ont une même source et se rapprochent par leur consonance. Elles ne se sont éloignées de la langue mère (de tous les habitants de la terre) que lorsqu'a commencé le tribalisme et le communautarisme sectaire qui a créé un fossé de plus en plus large au milieu de la société « une » des temps reculés.  L'année, que ce soit chez les romains ou les berbères, même un plus loin dans la civilisation Syriaque ou Babylonienne, débutait au mois de mars. Ce n'est que par la suite qu'il a été décidé que l'année commença le mois de Janvier (Yennayer – Januarius). Oui, peut-être que le mot est venu se greffer sur le mois de janvier et est devenu  Yennayer, mais toujours est-il que le calendrier amazigh existait bien avant le calendrier Julien et encore plus par rapport au calendrier Grégorien qui ne fut instauré par le Pape Grégoire XIII que vers la fin du 16ème siècle, c'est-à-dire en 1582 après Jésus-Christ et qui a fait passer seulement l'année solaire du 4 Octobre au 15 Octobre et supprimait ainsi les 11 jours qui manquaient au calendrier julien depuis qu'il fut réformé par  Auguste, empereur de Rome.  L'année solaire  est de 365,2422 jours et l'année tropique qui faisait 365,25 jours. Lors du réajustement du calendrier Julien par le Pape Grégoire XIII, l'année était composée de 11 mois de 30 et 31 jours, et un mois de 28 jours, ce qui nous donne exactement 365,25 jours. Il fut instauré une année bissextile tous les quatre ans pour  réajuster ce qui manquait et pouvoir ainsi ajouter une journée au mois de Février qui est de 28 + 1 = 29 jours au moment de l'année bissextile.

          Comme je l'ai dit, l'année chez les romains commençait à un moment donné, par le mois de Mars (Martius) qui est cité en amazigh comme Maghrès qui a une consonance plutôt agricole car il fait allusion à la plantation.

 

          Ce ne fut qu'avec l'avènement du neveu de Jules César, en l'occurrence  Octave qui devint l'empereur Auguste que le calendrier fut ajusté et l'on vit l'entrée de l'année bissextile tous les quatre ans.

          Le calendrier Grégorien s'est vu adopté par l'Europe occidentale, mais n'a atteint l'Afrique du Nord que vers le 19ème siècle ou le calendrier Julien était en vogue. Une autre alternative s'offre aux chercheurs, celle où l'on remarque une tendance agricole avec des périodes de 40 jours comme le dit Nedjima Plantade (anthropologue) dans son traité. Elle appuie ses conclusions par les périodes de 40 jours relatives à l'agriculture et dont elle cite les noms comme : Smaïm, El layali, El Ansra, etc….

          Pour cette anthropologue, la réponse est simple. Il y a eu une incidence sur le calendrier Julien par le traité d'agriculture  « kitab el filaha d'Ibn El Awwam » (Traité d'agriculture d'Ibn El Awwam).

               E N N A Y E R

Nous avons trois calendriers :

               1/-Le calendrier Julien qui date seulement depuis le règne de Jules César (ou plutôt le calendrier amazigh  qui date depuis plus de 29 siècles car on est en l'an  2960 du calendrier amazigh)

              2/- Le calendrier Grégorien (on est en 2010)

              3/- Le calendrier lunaire (Hégirien)(1431)

 Les mois berbères :1-Yennayer 2/- Furar 3/- Maghres 4/- Yebrir 5/- Mayu 6/- Yunyu 7/- Yulyu 8/- Ghuct 9/- Cutember 10/- Thuber ou Ktuber 11/- Wambir 12/- Dujanbir - 

Les  différentes années

Période de révolution de la terre autour du soleil.

-        Année martienne : Temps que met une planète à tourner autour du soleil.

-        Année civile (du 1er Janvier à OO heure au 31 Décembre à 24h)

-        Année lumière (al) (distance parcourue par la lumière dans le vide en un an (9,461 X 10 puissance 12 km

-        Année scolaire : de l'ouverture des classes aux grandes vacances d'été.

-        Année sidérale : intervalle de temps séparant deux passages du soleil par un même point sur son orbite

-        Année tropique : temps écoulé entre deux passages consécutifs du soleil par le point équinoxial de printemps (365, 2422 jours)

-        Année julienne : (365, 25 jours) d'où l'année bissextile tous les quatre ans).

L'époque du commencement de l'année a varié chez tous les peuples tels les égyptiens, les chaldéens, les perses, etc.…. Ces peuples la commençaient à l'automne (équinoxe) 21 Septembre.

D'autres peuples la commençaient au solstice d'hiver (21 Décembre)

D'autres au solstice d'été (21 Juin). D'autres enfin à l'équinoxe de printemps (21 mars)

Ennayer, c'est le premier jour du calendrier « Julien » qui se situe douze jours après le calendrier « Grégorien »

Il est fêté au même titre et par les populations arabophones et les populations amazighophones et ce, à la même période, c'est-à-dire le douzième jour après le nouvel an Grégorien.

Ce nom dérive peut-être du latin Ianuarius (Janvier)

C'est une fête qui est célébrée dans toute l'Afrique du Nord avec quelques variantes.

Il est plus ou moins fêté en relation ou en assimilation avec (djambar) (décembre) (la braise éteinte dans l'eau glacée pour éviter d'attraper une pneumonie qu'on nous disait)

Dans les Aurès, la fête était nommée « Bou Aïni ». Dans certaines contrées du Nord de la région d'El- Asnam, on l'appelle « Bou Chikh »  où une troupe de jeunes se déguise et passe de maison en maison en jouant une petite opérette ayant trait à la naissance où l'on égorge le mouton en demandant des victuailles pour la fête collective.

Pour certains historiens, c'est la fête de la fin de la transhumance, c'est-à-dire, la sédentarisation. Mais je pense que cette logique n'en est pas une car c'est une fête qui est  observée par tous les habitants  qu'ils soient nomades ou sédentarisés dans les villes.

Les différents rites accompagnant la fête d'ENNAYER

Nos mamans nous cousaient des petites bourses en tissus qui nous servaient à cacher, chacun sa part de fruits secs et sucreries.

 * -Certains se privent de bien manger

*-d'autres mangent à satiété

*-d'autres ne mangent que du « cherchem » blé bouilli avec « houmouss » pois-chiches bouillis et des fèves sèches bouillies la veille d'Ennayer

*- En plus, pour ceux qui font bombance, il y a d'autres sucreries et fruits secs. (Noix, amandes, châtaignes, noisettes, figues sèches, dattes sèches (guerga'î), etc. des dragées, halouet elhalkoum, nougat etc.

Dans l'Oranie, certaines mères de famille préparent des beignets (sfendj) et du pain sucré aux œufs (lamouna). Certains préparent aussi des crêpes(Baghrir)

Dans d'autres contrées, on prépare des boulettes de semoule grillée avec du miel qu'on appelle « doua », ou du blé grillé et soufflé qu'on appelle (gliya)

 

*- Pour les plats : Nous avons du Couscous aux légumes garni avec du poulet (Généralement on achète, lorsque la bourse le permet, un petit poulet à chaque membre de la famille) en leur faisant savoir que celui qui ne mange pas à satiété, va être visité la nuit par la « vieille » et on nous faisait peur  et on mangeait à n'en plus pouvoir. D'un autre côté, on ne devait point laver les ustensiles ayant servi à la fête jusqu'au lendemain. On nous disait qu'il faut toujours laisser la part de l'absent et de la propriétaire de la maison.

Dans la plupart des contrées d'Afrique du Nord, comme plat traditionnel pour ce Ennayer, on préparait un grand plat (Djefna ou Gas'â) de « berkoukess » « Aïch » aux légumes secs (foul- fèves) et on disposait tout autour du grand plat les cuillères pour tous les membres de la familles sans oublier d'ajouter une ou deux cuillères de l'absent.

Plusieurs masques sont introduits ce jour d'Ennayer et demandent des contributions pour la fête collective en passant dans les maisons (H'mar elkarmouss) dans la région de Nédroma, Bou  nani dans la région de Tlemcen, Bou Redouan dans l'Ouest tunisien. Dans les autres contrées maghrébines, les masques sont représentés qui, par  un chameau ou un lion ou mouton, appelé Bou Chikh dans le nord de la vallée du Chéliff, sur les hauteurs du Dahra. Mais généralement le masque qui a le plus d'impact dans ce folklore c'est la « Vieille » avec laquelle on menace les enfants qui ne mangent pas bien, qu'elle viendra la nuit leur ouvrir le ventre et regarder qu'est-ce qu'ils ont mangé. Et celui qui n'a pas bien mangé sera puni sévèrement par cette dernière.

Par exemple, dans la région de Béni Haoua, les habitants mangent des racines et des cœurs de palmier-nain (doum)

Il y a une autre légende qu'on nous racontait quand on était petits : Que ce jour-là, le taureau qui porte la terre est fatigué, il  doit changer de corne comme support. Mais ce n'est pas sûr pour toutes les contrées de l'Afrique du Nord, car on nous l'avait dit aussi lorsque la terre a tremblé en 1954. Cela reste à vérifier.

 

Tlemcen :
Certaines croyances sont rapportées dans la wilaya comme par exemple à Tlemcen :
« on n'éconduit jamais un mendiant le jour d'ennayer »
On raconte qu'un jour ennayer vint en personne, sous les traits d'une vieille femme, demander l'aumône à une porte. La maîtresse de maison était occupée à ce moment à faire des crêpes. Elle sortit tenant à la main une broche qui lui servait à retirer les crêpes en menaçant la mendiante. Ennayer s'enfuit, mais comme il avait emporté avec lui toute la prospérité, pendant l'année entière, la faim se fit sentir dans cette maison.
Et la malheureuse femme vint conter l'histoire à ses amies. Mais, c'était sûrement ennayer, dirent-elles, quand il reviendra traite le généreusement ! La vieille revint l'année suivante, elle fût bien reçue et le bien-être rentra à la maison.
A Béni Snous on dit « laisse tes olives jusqu'à ennayer, elles te donneront une compensation en qualité pour la perte subie en quantité »

Hiéroglyphe


Translittération

(Unicode)

Šš.nq mri-imn

Translittération

(ASCII)

SS(nq) mri-imm

Transcription

Sheshonq Mériamon

Traduction

« Sheshonq, l'aimé d'Amon »

 

Règne



12/01/2010
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Sheshonq II

Période

IIIe période intermédiaire

Dynastie

XXIIe dynastie - Dynastie parallèle des Grands prêtres d'Amon

Fonction

Grand prêtre d'Amon puis co-régent avec son père Osorkon Ier

Prédécesseur

Pharaon : Osorkon Ier
Grand prêtre d'Amon : Ioupout

Prise du pouvoir

Dates de règne

Grand prêtre d'Amon : -924 à -890
Pharaon co-régent : -890

Durée du règne

Successeur

Pharaon : Takélot Ier
Grand prêtre d'Amon : Iouwelot

Passation du pouvoir

Sépulture

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Date de découverte

Inconnue

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