CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

Actualités : Cadres, retraités, étudiants et journalistes étrangers s’expriment

Saïd, 64 ans, retraité : «Nous demandons le départ du système en place»
«Nous voulons un changement radical de ce pouvoir qui est en place depuis 1962. Nos enfants n’ont aucun avenir. Ils se suicident en mer et le gouvernement ne s’en soucie pas. Où sont les richesses algériennes ?
Ils ont tout détourné, au lieu d’investir dans de vrais projets au profit des jeunes, bâtir des logements, leur offrir une école de qualité et leur trouver du travail, le pouvoir préfère faire pression sur le peuple. Nous sommes des Algériens et nous n’avons pas le droit de marcher chez nous. Ils déploient un nombre impressionnant de policiers pour nous impressionner.»

Athmane, 60 ans, cadre à la retraite : «Aujourd’hui, c’est une marche policière»
«Je suis venu en pensant participer à une marche citoyenne, mais finalement. Il s’agit d’une marche de la police. Ces derniers sont venus aujourd’hui marcher pour remercier leur directeur général de leur avoir accordé des augmentations de salaire de 50%.»

Chahinez, 24 ans, étudiante : «Ça doit changer»
«Je suis ici pour demander le changement du système. Chaque Algérien est conscient au fond de lui-même que ce pouvoir est pourri et corrompu mais les gens ont peur de s’exprimer. Je suis étudiante et ma situation n’est pas à plaindre, mais je soutiens cette marche par solidarité avec les gens qui souffrent en silence.»

Arezki, 57 ans, retraité : «Nous sommes là pour le changement»
«Je participe à cette marche et à toutes les autres qui suivront pour dénoncer l’injustice et la corruption en Algérie. Je suis sans logement, et cela fait des années que j’attends en vain une réponse à ma demande. On m’a obligé à partir en retraite proportionnelle. J’ai cinq enfants à nourrir et je touche 15 000 dinars. Je les donne à Ouyahia, car un tel salaire ne me fera pas sortir de ma misère.»

Lorenzo, envoyé spécial d’un quotidien italien : «Faible mobilisation»
«J’ai été en Égypte et en Tunisie, et j’ai vu comment leurs populations se sont mobilisées. En Algérie, le mouvement est encore faible et la mobilisation aussi pour différentes raisons, liées, à mon avis, à l’histoire de l’Algérie. Je ne sens pas encore d’atmosphère révolutionnaire. J’ai l’impression que l’Algérie est encore blessée du fait de son récent passé, ce qui expliquerait peut-être pourquoi les gens voient l’exemple de la Tunisie et de l’Égypte comme une sorte de déstabilisation qu’ils ne veulent pas vivre chez eux. Pour changer les choses, il faudrait souffrir et croire en sa cause mais cette jeunesse n’est pas celle d’il y a 50 ans. J’ai remarqué aussi que l’Algérie était un pays très divisé mais son régime reste différent de celui des autres pays arabes. Bouteflika n’est pas au pouvoir depuis 30 ans, et il y a une relative liberté de la presse.»

Eric, envoyé spécial de la chaîne M6 : «Il y aura une révolution lorsque la jeunesse intégrera le mouvement »
«A mon avis, le processus de révolution en Algérie sera beaucoup plus long que celui dans les autres pays arabes. J’ai remarqué que l’opposition en Algérie est divisée, mais les choses se bousculeront certainement au moment où la jeunesse rejoindra le mouvement en masse.»
Propos recueillis par Salima Akkouche

Mohamed, 68 ans, retraité : Pourquoi tiennent-ils à nous asservir ? Les policiers ont reçu une augmentation de plus de 50%, de même que leurs retraités, comment voulez-vous qu'ils ne défendent pas ce système fantoche. Nous voulons un changement radical. Nous ne voulons plus avoir affaire à ces irresponsables qui ne font que sucer le sang de ce pauvre peuple. Bouteflika, ouyahia, belkhadem, zerhouni, ould kablia et consorts, foutez-nous la paix et partez, vous nous avez assez spoliés ! Le peuple ne veut plus de vous, ni de vos magouilles et vos scandales. Allez vous la couler douce avec les pétrodollars que vous avez amassé sur le dos du peuple et que vous détenez dans différentes banques étrangères.