CULTURE A CHLEF - EL ASNAM -

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PARTIE DE PECHE EN BARQUE A EL MARSA

 

Nous sommes le Vendredi 1er Octobre 2010, quand mon neveu est venu me prendre à mon domicile.  C'était prévu que nous allions à El Marsa, essayer une partie de pêche sur barque appartenant à mon frère. Nous avons pris le départ de Chlef vers 15 heures 30. Notre groupe se composait de K.H., de K.B. , de W.H. et de moi-même. Nous avions entassé notre matériel de pêche dans la malle de la voiture  (palangre, corde, moulinets, amorces, lignes de fond, manger, etc...

Après plus de deux heures de route, nous nous sommes arrêtés à Abou El Hassan où nous avons fait la prière du "A'Asr" et nous avons, en même temps, acheté quatre pains ronds et des boissons gazeuzes. Nous reprîmes la  route en direction de Taghezoult et après avoir dépassé le poste fixe de gendarmerie, nous nous élançames sur la route pour nous retrouver à moins de vingt-cinq minutes de trajet à El Marsa. K.H. a pris soin d'appeler son co-propriétaire de la barque pour lui demander de nous attendre afin que nous puissions  caler la palangre en face d'un endroit appelé "les pierres rugueuses" (El Hdjar lahrache). Nous avions trouvé le jeune homme qui nous attendait au port d'El Marsa. Nous avons pris soin d'aller remplir le réservoir d'essence de la barque pour pallier à toute éventualité. Nous chargeâmes par la suite, tout notre matériel sur la barque et nous partîmes sur le champ pour caler notre palangre et pouvoir aussi pêcher un peu à la ligne de fond. Le calage de la ligne de fond nous prit plus d'une heure trente. La palangre calée, nous avions sorti nos lignes de fond et nous nous sommes attelés à la tâche de pêcher. Il fallait couper les sardines en trois ou quatre morceaux, suivant la grosseur de ces dernières pour amorcer nos lignes qui contenaient une grappe d'hameçons et un plomb de plus de 500 gr qui devait l'entraîner vers les fonds marins. Dès que le plomb touchait le fond, il fallait tendre la filin ou crin pour sentir la morsure du poisson et puis il fallait remonter sa ligne pour décrocher la prise et la mettre dans un panier en plastique. La pêche n'était pas tellement bonne.


 

Ce n'était pas notre jour. Nous avions pris seulement 3 congres. Le soleil s'était déjà couché à l'horizon et nous étions encore assez loin de la terre ferme. La nuit devenait de plus en plus noire et nous étions obligés de rentrer. Afin d'éviter de nous faire défoncer par un quelconque chalutier, mon frère K. a eu la présence d'esprit de se coiffer d'une lampe de mineur avec feux blancs fixes et feux clignotants rouges. C'était une mesure de sécurité qui n'était pas à dédaigner. Cela vous rajoute un peu plus d'assurance lorsque vous êtes à plus de deux ou trois kilomètres de la terre ferme et que la nuit ajoute à votre anxiété un brin de nostalgie pour la terre ferme. Nous avons mis plusieurs minutes pour arriver au port. A l'entrée de ce dernier, notre moteur s'est bloqué par un sachet provision jeté là par des marins ou des estivants. La pollution bat son plein en Méditerranée. Nous avons des sachets en plastique qui se promènent un peu partout et notre jeune ami qui conduisait la barque a mis un temps fou pour dégager son hélice et reprendre la route vers le quai. Arrivés à ce dernier, nous avons descendu tout le matériel que nous avons mis dans la voiture et nous nous sommes dirigés vers la maison d'un ami de mon frère où nous avions passé la nuit. Nous remercions au passage le père de notre jeune ami qui s'est conduit en hôte remarquable pour nous avoir ramené de chez lui des matelas et couvertures. Nous avons passé une nuit dénuée de cauchemars car nous sommes tombés comme des souches de part la fatigue du voyage et puis celle de la partie de pêche en mer.


 

 

Le lendemain, nous avions pris des cafés au lait et des croissants puis nous sommes descendus vers le port pour renouveler notre escapade en mer. Je ne les ai pas accompagné car j'ai laissé ma place à mon neveu W.H. qui avait envie d'aller voir de plus près une pêche en haute mer. Je pris mon moulinet et l'amorce et je me suis dirigé vers la pointe du brise-lames pour essayer de passer le temps en pêchant. Aucune touche. Rien. Au bout d'une heure, je vois une barque qui s'avançait vers le port et ses occupants qui me faisaient signe. Pour la première fois, je ne les ai pas reconnus, puis, au bout d'un moment, mon regard s'est aiguisé et j'ai pu distinguer mon frère et mes neveux qui me faisaient signer d'aller vers l'embarcadère. Ce que je fis avec plaisir car je n'avais aucune touche. Nous devions aller au-delà de "Hadjret Nadji" (Rocher Colombi) pour pêcher à la ligne de fond. Ah ! J'oubliais ! La palangre a été relevée et trois pièces seulement furent retirées des hameçons (un congre et deux sarres). Le moteur de la barque étant faible, un 9,8, et le rocher Colombi se trouvant plusieurs centaines de mètres du port, voire plusieurs kilomètres, nous décidâmes de prendre la voiture et aller par route, en face de Hadjret Nadji et que notre jeune ami puisse nous rejoindre rapidement par mer pour que nous puissions aller au-delà de Hadjet Nadji pour pêcher à la ligne de fond. Après plusieurs minutes durant les quelles le moteur de la barque souffrait en ronronnant de par la charge qu'il drainait, nous étions quatre personnes dans une barque de 3 m.50 seulement et la puissance du moteur était très faible. Arrivés au poste de pêche qu'on appelle "El Fass" (c'est-à-dire, une ancre jetée au fond de la mer et repérée par deux ou trois bouées rouges et blanches qui permettaient le répérage facile du poste de pêche. Nous amarâmmes notre barque et nous commençames notre besogne. Pendant plusieurs minutes, nous n'avions aucune touche. Les minutes s'écoulaient et on commençait à devenir impatients. Mais tout d'un coup, nous sentions qu'il y avait un changement et avant que la ligne n'atteigne le fond, elle avait déjà un ou deux poissons accrochés à ses hameçons. Nous étions vraiment au comble de notre joie. Il fallait le voir pour y croire, presque toutes les deux ou trois minutes, on remontait nos lignes avec au moins un ou deux poissons (mafrons). Le panier fut à demi plein. Notre jeune ami nous fit savoir que le vent d'Est commençait à se lever et qu'il fallait rentrer car notre moteur ne pouvait combattre le vent d'Est et que la barque était trop chargée donc, il y avait tros de risques à rester pêcher. Nous enroulâmes nos lignes et détachâmes notre barque du poste et notre jeune ami démarra le moteur. Il nous fallut peut-être une trentaine de minutes pour arriver à bon port, c'està-dire à une petite plage en face du Rocher Colombi (Hadjret Nadji), qu'on appelle aussi, la plage du phare d'El Marsa. Nous primes nos poissons et sommes montés dans notre voiture pour rejoindre El Marsa par la route, quant à notre jeune ami, il devait rejoindre le port d'El Marsa par la voie des eaux. Nous avions déjeuné dans un restaurant à El Marsa, et comme j'avais rendez-vous, nous avons repris le retour vers El Asnam (Chlef) immédiatement après.

 

                               Mohamed Boudia - Ecrivain à El Asnam



02/10/2010
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