Conférence culturelle sur le roman "Délit de fuite" de Mohamed Boudia
Conférence culturelle sur le roman
"Dé Délit de fuite" de Mohamed Boudia
Le lendemain, c'était les vacances de Noël. L'établissement allait fermer ses portes pendant quinze jours qui paraîtront une éternité pour Mohamed. Il décida de partir voir la famille à El Asnam pendant trois ou quatre jours, ensuite, il irait faire une virée sur Oran, rendre visite à ses cousins.
De son côté, Kader ramena ses enfants chez ses parents à El Asnam et retourna à son travail à Miliana. Arrivé au poste de police, le commissaire l'appela en urgence et lui demanda de s'occuper d'une affaire d'homicide. Le commissaire commença à narrer les circonstances dans lesquelles s'est déroulée la découverte du corps sur la route d'Aïn-Torki, petit village faisant partie de la daïra de Miliana.
C'était un dimanche matin. Il était peut-être deux heures du matin. La route était très glissante de par la neige qui n'avait pas cessé de tomber durant toute la nuit de Samedi à Dimanche. Les automobilistes ne connaissaient pas encore les chaînes en Algérie et les utilisaient rarement, sauf sur la route menant à Tikjda sur les hauteurs de Lalla Khadîdja en Kabylie et sur la route de Chréa dans la daïra de Blida. Hadj M'hamed roulait tranquillement sur la route dans sa vieille Peugeot 4O3. Il roulait à peu près à soixante kilomètres à l'heure. Ce n'était point un fou du volant. Il était d'un âge très avancé et ne pouvait en aucune manière faire de la vitesse, quand tout à coup, en débouchant sur un tournant en forme de « S », il distingua difficilement quelque chose de sombre sur le bas côté droit de la chaussée. Il eut tout juste le temps de freiner pour éviter de passer par-dessus la chose inerte se trouvan
Le lundi 5 mai 2008, à 14h
Conférence de M. Mohamed Boudia, sur le thème :
« La culture à Chlef »
Bibliothèque de Wilaya de Chlef
(rez-de-chaussée, aile droite)
La conférence sera suivi d'un débat
sur les accidents de la route et les délits de fuite.
Je voudrais donner ici un petit aperçu de ce roman digne d'une intrigue policière des temps modernes fait des 10 premières lignes de ce dernier :
DELIT DE FUITE
Par Mohamed BOUDIA
" BONNE LECTURE A TOUS " " Miliana est une ville séculaire, accolée sur le flan du Mont Zaccar, glorieux bastion de la révolution algérienne et témoin de plusieurs révoltes ancestrales. On y parvenait par la ville d'El Khemis, en empruntant une route sinueuse serpentant sur le versant sud du mont Zaccar, en passant par les sources à mi-chemin entre la ville d'El Khemis et la ville de Miliana. Pas plus de vingt minutes en voiture séparent les deux petites villes. On entre dans la ville par le côté Est et on tombe directement sur les mines du Zaccar surplombant la cité des palmiers. En avançant vers l'ouest et en suivant la route qui mène vers Korkah, un hameau à la sortie Ouest de Miliana, à l'entrée duquel les autorités d'alors ont construit un collège d'enseignement technique avec plusieurs filières de formation pour décharger celui d'El Khemis et répondre aux attentes des populations rurales des environs. Il était doté d'un internat de deux cent places avec un réfectoire de même capacité.
A l'entrée de la ville, on distingue le Commissariat central et un peu plus loin, la piscine municipale qui était beaucoup fréquentée par les jeunes de la ville, car la mer se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres. Les loisirs pour les jeunes n'étaient pas légion. A part le cercle de l'équipe locale le Sporting Club de Miliana, et un ou deux cafés maures dont l'un était spécialisé dans les jeux d'échecs. Il était généralement fréquenté par les vieux retraités et on y servait seulement du thé, pas autre chose. Certains enseignants qui étaient des échéphiles mordus se rencontraient parfois dans ce dernier.
Mohamed et Kader, respectivement professeur et inspecteur de police, avaient étudié ensemble et habitaient le même quartier à la Bocca Sahnoun, dans la ville d'Orléansville. Ils se donnaient rendez-vous dans ce café pour jouer aux échecs et boire un thé maison des plus succulents. Ils passaient ainsi des heures à jouer sans se lasser.
Kader habitait dans la cité des palmiers dans le bloc A et son ami Mohamed habitait dans la même cité mais trois blocs plus loin. Ils se racontaient leurs histoires à chaque fois qu'ils se rencontraient. Ils plaisantaient beaucoup et aimaient la compagnie. Ils étaient vraiment sociables. Tout le monde les connaissait et les respectait. Ils étaient d'une conduite exemplaire et étaient aimés de tous pour leur sens moral et leur respect envers les autres.
Mohamed était célibataire et habitait un studio dans le bâtiment réservé aux enseignants et Kader était marié et avait un enfant à charge.
Tous les deux donnaient un sens très profond au devoir envers la société, envers l'Etat qui les employait. Mohamed donnait des cours supplémentaires gratuits aux élèves et Kader travaillait d'arrache-pied pour élucider une affaire criminelle. Ce dernier était doué pour les recherches en matière de criminalité. Il réussissait à chaque fois dans sa tâche en mettant la main sur des suspects qui, par la suite, et preuves à l'appui, devenaient effectivement des inculpés pour homicides volontaires ou involontaires.
On était en hiver. La neige tombait sans discontinuer et le paysage se drapait d'un manteau blanc comme pour rendre hommage à la pureté de la nature dans cette contrée réputée pour ses vergers et surtout pour ses cerisiers. D'ailleurs, les autorités locales d'antan avaient décidé de créer une semaine par an pour des festivités qu'ils ont appelé « la fête des cerises ». Elle se tenait une fois par an et durait une semaine. Une semaine commerciale lui était adjointe pour peaufiner cette liesse populaire. On y invitait même des forains pour parfaire les festivités.
On organisait des concours d'échecs et de tennis de table. Mohamed excellait dans ces deux disciplines. Il était aussi sportif et pratiquait le judo pendant ses moments de loisirs. Il avait même créé une salle au niveau de son établissement pour apprendre à ses élèves les arts martiaux. Même certains professeurs de lycée venaient à ces entraînements avec leurs élèves.
Mohamed a participé à un challenge de jeunes en judo et il obtint la qualification régionale en ce temps-là. La fête des cerises restait le seul forum pour les jeunes de tester leurs capacités physiques et mentales et s'inscrivaient tous à presque tous les concours. Il y avait un cross country qui était organisé durant cette période de festivités, un concours de natation, de judo, d'échecs, etc.
On invitait des chanteurs de chaabi et de moderne qui animaient des soirées musicales. Plusieurs pièces de théâtre étaient jouées par les jeunes animateurs des foyers d'animation de la jeunesse.
Chaque année, comme de coutume, Abed, ancien cycliste et membre de la fédération du cyclisme, n'omettait jamais d'organiser un critérium cycliste pour les jeunes de la wilaya et ceux des wilayates environnantes. Il y avait aussi sont frère M'imret. Ils étaient des mordus du cyclisme. Il participait lui-même avec certains vétérans ainsi que son frère à cette manifestation sportive chère à son cœur. L'inspecteur de la jeunesse et des sports d'antan l'aidait dans cette organisation qui donnait un certain cachet aux festivités durant la fête des cerises.
Mohamed, quand il avait le cafard, allait s'asseoir sur un banc à la pointe des blagueurs qui surplombait El Khemis et de là, on avait une vue imprenable de toute la région et on voyait, au loin, la cime enneigée de l'Ouarsenis, autre bastion de la révolution algérienne. Il paraissait majestueux dans sa drapure blanche en hiver.
De temps à autre, Kader le rejoignait quand il n'avait pas beaucoup de travail. C'était le coin préféré de Mohamed qui aimait cette solitude amicale et enveloppante. Elle l'aidait à deviser et remettre ses idées en place quand il était perturbé psychologiquement. La pointe des blagueurs était située juste devant l'hôpital de Miliana. Des platanes centenaires formaient l'ensemble de sa verdure et lui donnait un air de sanctuaire impénétrable. Le soleil ne parvenait pas à atteindre le sol dès qu'il était haut dans le ciel. En été, c'est le coin de prédilection des familles.
Un autre coin de la ville de Miliana fascinait Mohamed ainsi que tout un chacun qui visitait cette ville millénaire. C'était la rue Saint Paul, bordée de platanes géants formant une voûte longue de plus de deux cent mètres en plein centre ville, coupant celle-ci en deux quartiers du Nord au Sud. Elle était terminée par la place de l'horloge publique. Derrière celle-ci, se trouvait la caserne qui servait à l'Emir Abdelkader, de garnison et d'atelier de réparation et de confection des armes durant le soulèvement populaire de 183O.
La vie s'écoulait douce et merveilleuse dans cette ville de rêves. Les autorités sanitaires ont implanté au niveau de l'hôpital, un sanatorium. L'air était pur et frais. Aucune pollution n'atteignait ce petit coin de paradis terrestre. Les Milianais s'en orgueillaient et étaient jaloux de leur petit bijou de ville. Ils étaient calmes et recevaient tous les visiteurs avec le sens très prononcé de l'invitation officielle. Ils étaient respectueux et menaient une vie tout à fait banale et simple, sans excès ni fanfare.
Mohamed qui était nouvellement installé dans cette ville, put obtenir l'achat à crédit d'un téléviseur en couleur et un chauffage à plaques chez le père de son collègue Omar qui avait un magasin de meubles et d'électroménagers.
Le soir, vous êtes envahi par des senteurs qui vous chatouillaient les narines et vous faisaient bomber le torse tant vous avez envie de les emmagasiner toutes dans vos poumons. Cela vous revigorait à tel point que vous vous sentez dans l'extase.
Mohamed aimait la nature et aimait se promener le soir dans les vergers et cueillir des fruits et des fleurs. Les propriétaires le connaissaient tous et ils savaient qu'il ne ferait rien qui puisse porter atteinte à leurs jardins. Il aimait s'asseoir sous les arbres fruitiers, à même le sol, et rêvasser pendant des heures et des heures.
Cela lui procurait un bien-être sans pareil. Moralement, il se reposait et se remettait vite sur pied lorsqu'il était très stressé. C'était son médicament à lui. Les odeurs des roses alliées à celles du Jasmin donnaient une certaine senteur magique et ajoutaient à la féerie des lieux.
Ses élèves, ayant remarqué sa prédilection et son amour pour la nature se permettaient de temps à autre de lui ramener un bouquet de roses et des colliers de Jasmin qu'il acceptait avec force de révérence en les remerciant. C'était le plus beau cadeau qu'on pouvait lui faire. Il en prenait soin en le mettant dans un vase et en le dorlotant comme un bébé, en lui changeant son eau presque tous les jours, et en y ajoutant des sels minéraux afin d'éviter que les fleurs ne se fanent trop vite.
Les vacances de Noël approchaient à grands pas et Mohamed avait décidé de rendre visite à ses parents et à sa famille, résidant dans la ville d'El Asnam, chef-lieu de la wilaya, située sur la route nationale n° 4 reliant Alger et Oran. La ville d'El-Asnam se dressait au juste milieu du trajet Alger-Oran.
A la veille des vacances, les professeurs et les élèves avaient organisé une fête d'adieu au sein du collège d'enseignement technique de Korkah. Mohamed avait préparé, avec ses élèves, une pièce de théâtre intitulée : « Le procès de la culture », une adaptation du livre de Berthol Brecht. Elle eut un succès retentissant parmi les parents, les professeurs ainsi que les élèves. Le directeur en fut ravi et ne tarda pas à remercier Mohamed et ses élèves devant toute l'assistance. Mohamed demanda à l'assistance de lui permettre d'appeler un autre professeur, El hadj qui, sans lui, cette pièce n'aurait jamais vu le jour.
t moitié dans le fossé et l'autre moitié sur la route. Il eut des sueurs froides, il a failli avoir une attaque. Il serra le frein à main mais prit soin de laisser le moteur en marche afin de conserver toujours la même chaleur ambiante lorsqu'il remontera dans sa voiture. Reprenant tout doucement son souffle, il descendit de sa voiture et alla vers l'objet de son intrigue. Il s'approcha et commença à discerner la chose en question. Effectivement, il ne s'était pas trompé. C'était bien un pied chaussé qui dépassait du fossé. Il s'approcha encore plus, le cœur serré, et commença à dégager la neige. Stupéfaction ! C'était le corps d'un homme qui gisait là. Hadj M'hamed alluma sa torche et remarqua que le sang était coagulé sur ses vêtements. Il se baissa pour voir s'il respirait encore.......
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