Poème de Mme Ziouche née Bedj Farida
Bonsoir,
je suis la fille de Mme Ziouche Farida née Bedj . Ma maman a écrit ce poème sur le cimetière de Sidi Ameur de Chlef et elle souhaiterait le voir sur votre blog . Merci pour elle et à bientôt inchallah
le poème :
« SIDI AMEUR »
De ma fenêtre ouverte
J’aperçois toutes les tombes
D’herbes folles couvertes
C’est tout un autre monde
Ils sont partis nos aïeux
Dans ce sinistre endroit,
Pourquoi fermer les yeux
Quand la preuve est là
Papa aimait les fleurs,
Maman aimait les roses,
C’est dans ce triste lieu
Qu’hélas ils reposent.
J’arrive jusqu'à la porte
Mon sang se glace d’effroi
De voir toutes les hordes
De chiens affamés qui aboient.
Horreur ! Oh désespoir !
Quand on pénètre là,
Il faut le voir pour le croire
Car on n’en revient pas
Dès l’entrée c’est la misère
Les sentiers caillouteux
On interrompt même sa prière
Pour éviter les creux.
Hé oui ! C’est la dernière demeure
De nos amis, frères et parents
Partis pour un monde meilleur
Dans ce cimetière décevant.
L’avez-vous vu ce cimetière ?
De la honte et la désolation !
C’est celui de Sidi Ameur,
Ou toutes les bêtes trouvent pension.
Les serpents sortent de partout
Ondulant leur corps visqueux ,
Ils surgissent de leurs trous
Nous frôlant même de leurs queues.
Nous sommes les malvenus
Dans cet endroit sacré
Qui mal entretenu
Leur donne toute liberté.
Comment se recueillir
Quand de tous les côtés
Les broussailles nous déchirent
Sans aucune pitié.
Les méchantes ronces nous griffent,
Notre pauvre corps en saigne
Elles font mal, elles nous griffent
Cette haute savane est leur règne.
Les moutons et les chèvres se côtoient
Ils broutent de tous côtés
Ils ne craignent aucune loi
Ils ne sont pas inquiétés.
Ajoutez à cela toutes les bouteilles vides ,
Laissées là par les gens peu aimables
Elles jonchent le sol aride,
Offrant un spectacle déplorable.
Et dire que c’est dans ce lieu
Qu’un jour nous partirons
Que l’on soit jeune ou vieux
C’est ici que nous finirons.
Réveillons nous gens d’El Asnam !
N’oublions pas qu’un jour
A notre tour nous rendrons l’âme
Et habiterons là pour toujours.
Redressez-vous les morts !
La nuit faites une ronde
Voyez ce que le sort
A réservé à vos tombes.
Et vous verrez ainsi
Toute l’indifférence
Des vivants en sursis
Qui oublient leur échéance.
Mme Ziouche Bedj Farida.
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